Le cadavre exquis sonore deviendrait-il un nouveau micro phénomène à la mode? Peut-être bien même s’il s’agit ici plus d’un disque collectif que d’un vrai cadavre exquis. De toute façon lorsqu’il émane de personnalité aussi singulière que Spleen en chef d’orchestre dont on reconnaît constamment les affections (le très beau « So cold » de Zahra Hindi), le résultat ne peut-être qu’au minimum original. Lorsqu’en plus, on retrouve dans les artistes mis en contribution des gens comme Antony & the Johnsons, Devendra Banhart (l’incroyable « This beard is for siobhan ») et les sublimes Coco Rosie (« Beautiful smell »), nous ne pouvons que nous jeter sur ce disque obligatoirement précieux. Le résultat est à la hauteur de nos espoirs. Il est bizarre, dérangeant, magique et magnifique. Bizarre car “The black and white skins” fonctionne sur des bases autant cinématographiques que musicales. Dérangeant car même si on le soupçonne de devenir un micro phénomène, nous ne sommes pas encore familiers de ce genre d’exercice. Magique parce que de manière quasi surnaturelle, en tout cas certainement pas rationnelle, la sauce prend et le met est savoureux. Magnifique parce que quoi qu’on pense de leurs albums lorsque des gens comme Antony & the Johnsons (« The lake ») ou les inconnues pour nous de Bat for lashes très Cat power (« Horroshow ») posent leurs voix sur un disque il n’y a pas d’autres mots pour qualifier l’instant vécu. |