Compilation en forme de résumé, « L’âge d’or de Tricatel » regroupe les fines plumes d’un label dont l’ambition se situe uniquement sur le plan artistique. Toujours prêt à accueillir les rejetés magnifiques du système (High llamas, April march) ou les nouveaux talents qui méritent les regards que l’on porte sur eux (AS Dragon), Tricatel possède aujourd’hui un son particulier, une marque de fabrique à part, sorte de pont bancal entre la musique pop, la chanson, le cinéma (Symphony ou Supermoko ultrabeaver & Olive et leurs BO virtuelles et magistrales) et la littérature. Ce n’est pas un hasard si on retrouve ici un Michel Houellebecq et son sac à paradoxe ou Jonathan Coe et son sac à malice. Et si on devait définir un lien reliant Etienne Charry, Ladytron et David Whitaker c’est une même exigence, une même entrée en résistance, un même désir de briser les formes, de dépasser les formules apprises à l’école de la musique anglo-saxonne pour voir grand, pour s’ouvrir de nouvelles perspectives. On pourrait dire de même pour l’électro soul de Court indigo et le songwriting étrange de Burgalat, Une belle compilation de découverte, un joli disque plein d’intelligence et de créativité. |