Ce folk est primitif. Même s’il a été enregistré à l’époque de Wi-fi, des techno sciences et du génie génétique, il est construit comme un enregistrement antique (« Whiteman’s ballad ») avec trois fois rien, un harmonica, un clavecin, quelques guitares usées. Avec ses cordes qui, à défaut d’être désaccordées, ne doivent être changées qu’en de rares occasions, avec cette voix qui coule naturellement avec émotions comme si elle n’était pas enregistré mais déversée, Moriarty nous offre un disque brut, sec, épuré qui ne ressemble à rien d’actuel (« Jimmy »), où tout semble désuet. C’est le disque d’une autre époque, d’un retour aux fondements même de l’art de la musique folk, un voyage dans le passé, dans un autre temps, que l’on se prend de plein fouet avec force et puissance. Loin de notre quotidien, il nous plonge dans une passé mirifique et magnifié, une époque que l’on pourrait croire béni. Pas pour tout le monde, c’est sur, mais pour le folk c’est certain. C’est tout cela qui fait la qualité et la valeur d’un disque impressionniste et impressionnant. |