Groupe : M.I.A

Producteur : Non disponible

Distribution : Beggars banquet

Année : 2007

Genre : Hip-hop féminin

Le petite bombinette anglo-Tamoule auteure du fulgurant « Arular », disque qui nous a pris par surprise, est devenu énorme. Au sens musical s’entend. Son hip-hop urbain, sec, dont les beats tendus claquent et nous laissent groggy, s’est encore asséché (« Boyz »). « Kala » est tout simplement un grand disque, capable d’envolées multiples, irrationnelles et dévastatrices (« Bamboo banga »). Parfois les relents orientaux et discoïdes se mélangent en un morceau synthétique et magnétique (le très dansant et sensuel « Jimmy »). Parfois le UK garage sert de trame à un hip-hop électronique (« Word town ») et une house tordue et extatique (« XR2 ») aux schémas uniques. Il faut dire qu’entre Diplo, Switch et Timbaland le temps d’un « Come around » terminal, MIA s’est entouré de producteurs passionnants. Toujours à l’époque de « Arular », MIA nous semblait trop jeune, pour que notre plume se laisse aller à quelques remarques déplacées. Avec « Kala » on peut le dire, il émane de la musique M.I.A, au delà des concepts politiques (Kala étant le surnom révolutionnaire de sa mère au Sri-Lanka), sonores et poétiques, d’involontaires effluves sexuelles. C’est ce panel de sentiments et de sensations qui fait monter la température de cette rentrée de plusieurs degrés et rend « Kala » si important.