Pour son troisième album, Jesse Sykes toujours accompagnée par les Sweet Hereafter, poursuit le chemin, qu’elle avait entamé il y a quelques années avec « Reckless burning » (2002), sur les traces d’un folk à la fois moderne dans sa production et antique dans sa forme. Mais, contrairement aux opus précédents plus épurés, « Like, love, lust & the open halls of the soul » dérive tout doucement, avec douceur, élégance et parcimonie, vers des choses plus enlevées, plus électriques aussi (« LLL »). En payant ses dettes autant à la pop et à la soul que simplement au folk, elle tisse des liens entremêlés, crée des motifs à la fois personnels et universels (l’excellent « You might walk away »). Aériennes, les ballades aux pouls languissants qui occupent discrètement l’espace sur « Like, love, lust & the open halls of the soul » sont construites autour de mélodies à la mélancolie délicate sur lesquelles viennent se greffer quelques cordes spectrales (« Spectral beings »), des accompagnements élégiaques. Peuplé par des fantômes qui regardent l’avenir, « Like, love, lust & the open halls of the soul » est un album touchant qui n’est jamais avare en frissons. |