Pourquoi vouloir détruire le rock’n’roll ? Il n’est pas sympa le Mylo. Pourtant, il a suffisamment de talent pour ne pas devoir faire le méchant. Remarquez, s’il ne voulait le détruire, cela se ferait contre sa volonté, tous les guitaristes se rachetant immédiatement des platines à l’écoute de « Drop the pressure » ou de l’éponyme « Destroy rock’n’roll ». Avec Mylo le rock’n’roll n’est pas détruit, il n’a tout simplement jamais existé. Même l’électronique n’a peut-être pas vraiment existé. A l’écoute de « Destroy rock’n’roll », on se surprend à penser qu’il y a Mylo et les autres, Mylo et son électronique, sa dance, son p(h)unk (« Paris four hundred »). Son électronique protéiforme, son sens de l’éclectisme, de la coloration, contenant une large palette, fait de « Destroy rock’n’roll » un disque très riche. Il y a du Royskopp dans Mylo, dont « Destroy rock’n’roll » est la première descendance claire (« Muscle cars », « Zenophile »). Festif autant que mélancolique, il y a derrière chaque morceau une opacité dérangeante, un flou artistique mystérieux et excitant. Même un titre comme « In my arms » basé sur un sample limite dégradant, possède sa dose de désespoir robotique. Ce premier album de l’Ecossais Mylo devrait habiter les esprits, devrait créer des vocations, devrait marquer son époque. Le reste ne serait qu’injustice. |