Quoi de plus réel que la pop ? Quelle musique peut sembler si proche de nous par sa simplicité, sa générosité tout en se permettant quelques sommets rivalisant avec n’importe quelle forme d’art ? Un exemple type a été signé par Bowie lui-même et se nomme « Ziggy stardust ». C’était il y a bien longtemps quand Bowie était jeune, quand il était drogué, quand il était franchement dérangé. Si avec « Reality », il revient à la pop, c’est par une porte dérobée, de façon simple sans artefacts. « Reality » est un recueil de pop-songs classiques, pas trop ambitieuses mais suffisamment bien écrites pour séduire. Bien sûr, on est loin des chefs d’œuvre du passé, à mille lieux des expérimentations sonores d’une poignée d’albums, on est plutôt dans un creux artistique où seules les mélodies comptent. Mais, avec Bowie creux artistique, signifie intelligence, élégance, classe et modestie, dévouement à son œuvre. De toutes façons, tout au long de sa longue carrière David Bowie à eut ses moments de forte activité créatrice, de fusion cérébrale et d’autres plus routinières, plus calmes. « Reality » est le disque d’un extra-terrestre redevenu humain qui attend sagement, de belle façon, sa prochaine montée d’hormones martiennes. |