"The world has made me the man of my dreams" (parue le 25/09/2007
)
Canonisée, marginalisée – ou seulement examinée avec minutie -, Meshell Ndegeocello a déjà renoncé à la politique qui consiste à s'expliquer.
Après vingt ans passés dans une industrie qui la traite de tout – parmi les termes, "avant-garde" et "espèce en voie de disparition" – ce qu'il en reste, indiscutablement, est cette bassiste redoutable doublée d'une compositrice prolifique; la curiosité et la créativité d'une force musicale authentique. Grâce auxquelles elle a été saluée unanimement par la critique, tout en gagnant le respect de ses pairs, auteurs et compositeurs, et le dévouement d'admirateurs aussi divers qu'inclassables. Pour qu'il n'y ait aucune confusion possible, rappelons des essentiels: Meshell est née en Allemagne; elle a été élevée à Washington D.C.; elle était sous contrat à 23 ans; elle a reçu 9 nominations aux Grammy Awards.
Avec la publication de "The world has made me the man of my dreams", Meshell Ndegeocello dévoile son 7ième miracle musical. Avec cette sortie, Meshell interroge la brutalité inévitable et inconcevable du monde en utilisant un arsenal de thèmes familiers: la foi, la rage, le désespoir, la joie qui fuit et le doute qui harcèle. Pour ceux qui seraient en manque de ses lignes de basse ravageuse, de ses textes douloureux, depuis ses albums précédents, "The world has made me the man of my dreams" ne déçoit pas. C'est une continuation de voyage; une quête de vérité et un appel à la beauté, une élégie qui évoque ceux que nous étions. Ceci dit, la marque la plus vraie d'un disque de Meshell Ndegeocello est son évolution honnête par rapport au précédent, à tous ceux qui l'ont précédé; celui-ci une pause de plus sur le chemin de la transcendance.
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