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Marianne Dissard
 

par Paul Cordahi (24/11/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

On ne peut pas vraiment dire que je sois un grand fan de chanson française, mais dès la première écoute de « l’entre-deux », j’avais l’impression de siroter une boisson fraîche à 15h en plein milieu d’un désert.
Les écoutes passent et je découvre de belles mélodies entre americana et chanson hexagonale traditionnelle, un éventail de détails tous aussi justifiés que biens placés, et une belle voix feutrée utilisée intelligemment (finalement pas plus mise en avant qu’un autre instrument de l’album).
Quand on a le talent d’écriture de Marianne Dissard et que l’on laisse Joey Burns (Calexico) à la composition de la plupart des morceaux et aux manettes de la production, l’alchimie fonctionne forcément et donne un projet unique.

Il ne me restait plus qu’a rencontrer Marianne Dissard pour en savoir plus !

La pochette de l’album est très réussie et parlante, pourrais-tu m’en dire plus?

Les photos ont été prise pas Tom Willett, un ami photographe a Tucson, et une autre ami m’a aidé pour la disposition de la pièce.
Il a un terme qui résume bien l’idée de la pochette : « Disarray », entre désarrois et chaos. C’est assez représentatif de ce qui peut se passer dans les textes. Je ne voulais pas d’une pochette « gentille », même s’il y a un peu de douceur la dedans, je suis en jupe ! (Rire).

Tu sais, a part quelques détails que l’on a rajoutés, cette maison, dans cet état existe vraiment. Elle est située dans un village « de passage ». Certains voyageurs peuvent profiter de la maison quelques jours, puis ils en repartent.

Comment s’est passé le travail avec Joey Burns?

Très bien, mais sur une longue période de temps. En même temps, je ne peux pas dire que ça a été une mauvaise chose parce que ça m’a permis de pouvoir essayer pleins de choses à la voix.
Au niveau séparation du travail, il a composé la plupart des musiques, les autres ayant été composées par Naim Amor, et je me suis occupée des textes.
Le travail s’est amorcé il y a 4 ans lorsque je suis venu chanter sur l’un des morceaux des Calexico. Même si je ne voulais pas m’avouer que je voulais chanter, à chaque fois que je le pouvais, je le leur demandais. Au bout d’un moment, il m’ont proposé qde faire un album ensemble. Au début, on pensait faire un ensemble de reprise, mais on s’est rapidement dit que ça valait la peine de composer un album a nous.
Je suis venu avec mes textes, il faisait les musiques, et les mélodies venaient tout de suite. Je ne suis pas instrumentiste, et à l’époque, je n’étais pas capable de dire quels instruments seraient les plus parlants. Donc pour le diriger, pour chaque texte, j’indiquais un morceau de musique qui correspondait a ce que je voulais dire ; que ce soit dans le sens du texte ou dans la tournure dramatique de la musique.

Ce travail a pris 2 ans ! Principalement a cause de la tournée de Joey avec Calexico.

Ca ne t’a pas paru trop long?

Si !! (Rire), mais entre temps, j’ai tourné avec mes morceaux. Je n’ai pas attendu que l’album sorte pour ça. Du coup, même si l’album vient d’entrer dans les bacs, je ne m’inquiète plus pour la scène. Bon, pour la date Parisienne, çà va être un peu particulier avec ma famille et tous mes amis de France dans la foule, mais à part çà, je suis très sereine.

A l’écoute de l’album, on reconnaît bien une patte Calexico, mais le rapprochement n’est pas directement évident.

Oui ! Joey a voulu à travers cet album faire un disque de chanson française, et ce qu’il a crée est ce qui, composé par lui, peut le plus se rapprocher de ce type de chanson!

Ce qui est certain, c’est que la méthode de travail qu’il a employé est bien celle qu’il utilise d’habitude ! (Rire). Dans les locaux, il est entouré de pleins d’instruments qu’il essaye à tour de rôle. Si l’idée lui vient de faire jouer le piano par une autre personne par exemple, il l’appelle immédiatement... Tout est spontané ! J’avais du mal à suivre, mais j’ai trouvé ça génial !

Pourrais-tu me parler de l’écriture de tes textes ?

Ils étaient écrits en 2004, et en 15 jours !
J’avais des trucs à dire, je me suis enfermée dans la maison d’une amie, et c’est venu d’un trait. J’avais vraiment des histoires à raconter...

L’entre-deux, est ce représentatif de ta situation personnelle a l’époque de l’écriture des textes?

Oui, complètement. J’étais avec Naim Amor, mais amoureuse d’un autre type. Ca n’était vraiment pas simple à vivre ! C’était comme une rupture pour moi. Je savais ce que j’allais devoir quitter sans savoir vraiment vers où j’allais.
Maintenant, il y a une autre dimension au titre, a laquelle je n’avais pas pensé au début, c’est que l’album est entre 2 cultures : chanson française et americana.

Tu as l’impression que l’écriture t’as permis de passer à autre chose plus vite?

Non, ça ne sert pas à ça. Même quand je faisais des films ou des performances, j’ai appris à me nourrir des mes impressions personnelles pour mon travail.

Certains textes sont comme des lettres ouvertes...

Oui, effectivement ! Mais je crois que ça vient de cette période, du fait d’avoir besoin d’écrire à quelqu’un. Ce qui est particulier, c’est que ce soit venu plutôt en français. C’est un peu un pas en avant / un pas en arrière : je m’expose sans vraiment m’exposer en écrivant en français à Tucson.

La personne à l’intention de qui ses lettres sont destinées a-t-elle réagi ?

Non ! (Silence).... La personne a quitté les Etats-Unis. Tu sais, j’avais fait un 45 tours qui lui était dédié. Je le lui ai envoyé, mais je n’ai pas eu de réponses. Je dirais dans ce cas que le silence est une réponse...

Je me demandais, ça n’a pas été difficile de travailler l’album avec Naim après qu’il sache que tu étais amoureuse d’un autre ?

On vient de se dire avec Naim que l’on ne va pas se voir pendant 6 mois, tandis que çà fait 13 ans que l’on est ensemble !! C’est comme une séparation... c’est dur.
On a essayé à Tucson de se voir et de rester amis, mais c’est tellement compliqué après tout ça !
En tout cas, on a réussi à faire quelques morceaux ensemble pour cet album... On a tellement fait de morceaux ensemble en 13 ans... On a fait des textes ensembles, des duos. Mais bon, en tout cas, j’espère qu’il pourra et voudra bien faire mon prochain disque.

Qu’est ce que t’a apporté le fait d’avoir fait du cinéma avant ?

Le sens de la mise en scène. Tu l’entends beaucoup dans les draps sourds. Le texte est quasiment un scénario... D’ailleurs, le clip n’a pas été très compliqué à mettre en place derrière !

As-tu déjà pensé à des visuels pour tes scènes ?

Oui, mais a Tucson, ce genre de travail n’est pas forcément perçu comme ici. Si tu fais ce genre de choses, les gens vont plutôt se demander : « Mais pour qui elle se prend ? ».
Là-bas, c’est avant tout la musique !

Tu continues ton travail en tant que vidéaste ?

Non ! Les draps sourds je l’ai fait parce que c’était simple à organiser, et que tous les ingrédients étaient là, sur une courte période... Il fallait le faire. Sinon, je préfère laisser faire d’autres personnes maintenant. Je veux travailler mes textes et mon prochain album. Je ne sais que trop le temps que le travail vidéo peut prendre...

Comment vois-tu l’avenir ?

Jusqu’en avril, c’est tournée tournée tournée, et après, je continue à bosser sur mon prochain album !